rue Montorgueil

Le digital au secours de nos commerces de proximité

En 2018, le volume des ventes physiques continue de baisser. En cause, des hausses de prix et une tendance à l’achat hors magasin. Les consommateurs délaissent les commerces de proximité. Malgré cette tendance, les ventes au détail représentent un chiffre d’affaires de 518 milliards d’euros. (source INSEE)

Face à lui, le e-commerce continue de s’envoler. En 2018, il encaisse 92,6 milliards d’euros, soit une progression de presque 14% par rapport à l’année précédente. Il dépasse même la barre symbolique des 100 milliards d’euros en 2019. Une évolution préoccupante qu’il faut maîtriser si l’on ne veut pas voir disparaître nos commerces physiques, qu’ils soient commerces de proximité ou de périphérie.

Depuis presque deux ans maintenant, le sort s’acharne contre le commerce physique : manifestations des “Gilets Jaunes”, grèves contre la réforme des retraites, et épidémie à l’échelle mondiale du Covid-19. Et parmi les victimes, nos commerces de proximité. Ils souffrent de l’absence de visiteurs, de dégradations subies lors des défilés, ou encore des charges qu’il faut continuer de payer alors que les ventes ne se font pas. Il est donc urgent d’intervenir !

Des villes vraiment démunies ?

 

Action Coeur de Ville

En mars 2018, le Gouvernement lance “Action Coeur de Ville”, un programme agissant sur la revitalisation de 222 villes moyennes sur une période de 5 ans. 

Concrètement, le plan permet aux municipalités d’améliorer les conditions de vie de leurs habitants, et de les conforter dans leur rôle de moteur de développement du territoire. Il s’agit là de tirer profit de la diversité des territoires et cultures régionales que l’on peut trouver à travers le pays. En effet, Edouard Philippe déclare alors : “Quand on survole la France, qu’on la parcourt, on se rend compte qu’elle présente cette caractéristique […] d’être incroyablement maillée par des réseaux de villages, de villes. […] Le maillage territorial français est une donnée historique et géographique.” 

Il ajoute également : “Sur ces 222 communes, vit un bon quart de la population française. C’est très largement structurant. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé nécessaire de concevoir une politique spécifique et une politique d’accompagnement. (source)

En tout, ce sont 5 milliards d’euros qui sont alloués pour une période de 5 ans pour que les villes labellisées par le programme puissent agir sur 5 axes prioritaires : 

  • Réhabiliter et restructurer afin de développer une offre attractive de l’habitat en centre-ville.
  • Favoriser un développement économique et commercial équilibré.
  • Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions.
  • Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine.
  • Fournir l’accès aux équipements et services publics.
Actioncoeurdeville

Smart City

L’appellation Smart City désigne une métropole qui va utiliser la data au service de la qualité de vie de ses habitants. Alors que le dispositif Action Coeur de Ville aide une ville à se relancer économiquement, ce label permet de mettre en avant celles agissant avec les nouvelles technologie pour le bien être des habitants. 

Selon Rudolf Giffinger, expert en recherche analytique sur le développement urbain et régional à l’université technologique de Vienne, on peut classer les Smart Cities en six critères bien distincts : 

  • économie intelligente
  • mobilité intelligente
  • environnement intelligent
  • habitants intelligents
  • mode de vie intelligent
  • administration intelligente.

 

Dans son étude pour le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, intitulée Villes intelligentes, «smart», agiles : Enjeux et stratégies de collectivités françaises, Fanny Bertossi dégage deux tendances majeures : le besoin d’un renforcement du partenariat entre les différents acteurs locaux pour faire de la ville un terrain d’expérimentation pour des solutions innovantes et la nécessité de la mise en place d’une politique numérique globale par la municipalité, qui couvrirait ainsi l’économie, le social, l’éducation et la culture.

Ainsi, les villes ont toutes un intérêt à se voir labellisées Smart City. En effet, d’après le PROCOS, le taux moyen de vacance commerciale est passé, en France, de 7,2% en 2012 à 11,9% en 2018. Les commerces de proximité situés en centre-villes se vident, le consommateur ne se déplace plus ou se déplace ailleurs. 

Un tel label leur permet de relancer leur propre économie locale grâce à une attractivité nouvelle : promouvoir l’utilisation du digital et des nouvelles technologies favorise l’implantation ou le retour d’entreprises, et donc de main d’oeuvre et de consommateurs. Aujourd’hui, les habitudes changent, et il est urgent de les comprendre et de les prendre en considération.

Smart city

Villages Vivants

Mais ces programmes peuvent-ils réellement s’adapter à toutes les villes de France ? 

Au 1er janvier 2018, la France compte 66,4 millions d’habitants, répartis dans 18 régions, 101 départements et 35 357 communes

Parmi elles, 40 comptent plus de 100 000 habitants, représentant ainsi 15,3% de la population. A contrario, 25 482 villes comptent moins de 1 000 habitants, représentant seulement 13,6%. (source)

Toutes les municipalités ne disposent pas des mêmes ressources, c’est pourquoi l’association Villages Vivants existe.

Sur son site, l’équipe explique acheter et rénover des locaux en milieu rural afin d’installer ou réinstaller de l’activité. Tout cela dans le but de revitaliser les campagnes de France. L’équipe fondatrice fait le constat suivant : aujourd’hui, bon nombre de citoyens quittent les grandes villes pour avoir une meilleure qualité de vie. De plus, les locaux commerciaux sont vides, mais de nouveaux modèles économiques apparaissent, comme des épiceries solidaires ou des micros-crèches. Une tendance due au fait, que les porteurs de projets n’ont pas toujours les moyens financiers pour acquérir un local existant. 

Villages Vivants permet ainsi de donner une nouvelle vie aux cellules commerciales “abandonnées” et de relancer ainsi l’économie. 

Un commerce de proximité omnicanal

 

Des commerces de plus en plus fragiles

Aujourd’hui, l’état de santé du commerce physique en France est plus que préoccupant ! Trop de boutiques sont au bord de la faillite ou du dépôt de bilan. Il faut agir, et vite. 

Octobre 2018, le Gouvernement annonce une hausse du prix des carburants. Le 17 novembre 2018, les “Gilets Jaunes” jouent leur Acte 1. Ce jour-là, 3 000 sites sont occupés, et les manifestants défilent dans les rues de nombreuses villes de France. D’après le panéliste Nielsen, les hypermarchés perdent 35% de chiffre d’affaires ce jour-là. 

Dès le samedi suivant, la violence s’invite dans les défilés, et les vitrines sont cassées, les boutiques préfèrent fermer leurs portes par sécurité. Des entrepôts de marchandises sont bloqués et inaccessibles. Alors que Noël approche, la Préfecture de Paris ordonne la fermeture des Galeries Lafayette et du Printemps. Fin Décembre, la Fédération du Commerce de Détail estimait les pertes à 2 Milliards d’Euros. Les pertes touchent toutes les boutiques, du centre commercial de périphérie au petit commerce de proximité. (source)

Novembre 2019, de nouveaux appels à manifestations sont lancés. Cette fois, ils concernent la réforme des retraites. Les français défilent le 8 décembre, et de nombreux services se mettent en grève. Pendant plusieurs jours, Paris est immobilisé. A ce moment-là, la Chambre de Commerce et de l’Industrie constate une baisse d’activité de 30% à 50% dans les boutiques de la capitale. Les centres commerciaux voient leur fréquentation chuter de 6%. Certains sont mêmes obligés de rester fermés car le personnel n’est pas en mesure de venir travailler, faute de transports. 

La note est salée. Courant janvier 2020, le Procos estime une chute du chiffre d’affaires du commerce de 25% à 30% pour la seule semaine du 7 au 14 décembre. Heureusement, le reste du pays est épargné, avec une baisse de seulement 9%. (source)

Cependant, la fermeture définitive devient inévitable pour certains commerces.

De nouveaux modes de consommation à prendre en considération

Aujourd’hui et plus que jamais, les modes de consommation changent. A l’annonce de la fermeture des commerces, courant mars, les français se ruent sur internet. Les grands champions du e-commerce sont Leclerc, Carrefour et Auchan. En effet, ces enseignes font des livraisons à domicile et en drive. Les consommateurs y voient la solution pour ne pas être en contact avec des personnes potentiellement contaminées. Malheureusement, si ce comportement profitent aux géants, il affaiblit les commerces de proximité. 

En 2018, le e-commerce représente 92,6 milliards d’euros et dépasse même les 100 milliards d’euros en 2019. Pendant la période de confinement en France, il continue d’évoluer, si bien que son taux de pénétration a progressé de 2,6 points. Il est aujourd’hui à 88,7% !

Une enquête YouGov menée pour le cabinet Keley Consulting détaille les points suivants : 

  • 1 français sur 5 a acheté une nouvelle catégorie de produits en ligne. Pour la tranche d’âge 25-34 ans, on monte même à 1 sur 4 (25%)
  • 6% des Français ont fait leurs courses alimentaires sur Internet pour la première fois pendant le confinement et parmi eux, 37% sont des retraités.
  • 23% des nouveaux adeptes du e-commerce ont au moins un enfant 
  • 21% des nouveaux clients sont issus de villages ou de zones rurales, contre 18% de villes moyennes et 18% des grandes villes.

Le profil du e-consommateur évolue et la pratique semble se généraliser. Il est donc désormais primordial d’ajouter du digital dans le commerce ! (source)

Le Monde - 21 juin 2020

Le confinement a d’abord fait fermer les commerces “non essentiels”. Quelques semaines plus tard, les préfectures de France font fermer les marchés. De nombreux producteurs et maraîchers sont alors obligés de détruire des stocks invendus. 

Rapidement des chaînes de solidarité se mettent en place dans plusieurs villes de France pour aider les commerçants. Pour ceux ne disposant pas de site internet, le client passe alors commande par téléphone et il se fait livrer. Comme au temps de la vente par correspondance. 

Wishibam plateforme, l’allié digital des commerçants 

Le 20 avril, Wishibam lance sa première marketplace locale et citoyenne pour la ville d’Angers.

Le but : réunir un maximum de commerces angevins sur un seul et même site marchand et leur permettre de reprendre une activité. A cette époque, les boutiques ont le rideau baissé depuis un mois et personne ne sait quand ils pourront rouvrir.

Tout au long de son intégration, le marchand est accompagné par un responsable de projets. C’est avec lui qu’il pourra configurer son compte, importer ses stocks, lancer sa boutique en ligne. La plateforme s’adapte au commerçant et aux données qu’il possède. 

Dès lors que le marchand est actif, il peut recevoir ses premières commandes. A chaque achat, il reçoit une notification. A lui de confirmer via l’interface, si le produit est disponible. Il peut ensuite confier les produits à un runner ou les expédier directement.

L’équipe de Wishibam l’accompagne également sur toute la partie communication et marketing afin de l’aider à gagner en visibilité en ligne. En effet, là aussi, tous n’ont pas les mêmes ressources et compétences, or le but de Wishibam plateforme est bien d’aider chaque commerce à trouver sa place en ligne afin de rivaliser avec des pure-players.

Grâce aux marketplaces locales, un commerçant voit son activité tenir toute l’année. Depuis presque deux ans, les boutiques doivent fermer par mesure de sécurité. Les stocks sont immobilisés, voire perdus. Wishibam Plateforme se base sur les stocks magasins, ainsi, même si l’enseigne est fermée, le client peut passer commande. La recette revient automatiquement au marchand. Enfin, l’expédition se fait soit via une entreprise locale qui envoie un runner, soit en click and collect. Il n’y a donc aucun frais supplémentaire à avancer entre le moment où la commande est reçue et le moment où le produit part chez le destinataire.

Les commerçants ont donc tout intérêt à s’inscrire !

Un célèbre dicton dit “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”.  Ce dicton s’applique parfaitement à la période actuelle : seul, le commerçant peut se relever, accompagné, il se relève et reprend les forces qu’il faut pour oublier la crise. 

Dès le début de la crise, les géants chinois Alibaba, JD.com et WeChat savent qu’ils peuvent venir en aide à leurs commerçants. Alibaba renforce son service livraison pour les supermarchés Freshippo (la chaîne la plus visitée à Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen). JD.com active la livraison par drones et robots, ce qui permet d’approvisionner les villes les plus touchées par l’épidémie (c’est ainsi que Wuhan reçoit alors son matériel médical). WeChat ouvre une multitude de pop-up stores pour aider les retailers à faire des ventes et donc des livraisons sans contact. 

En France, les commerçants s’organisent du mieux qu’ils pouvaient pour maintenir leurs ventes. Le e-commerce, de son côté explose, même si 14% des sites suspendent partiellement leur activité. (source Fevad) 

Très vite, Wishibam prend la décision d’accélérer le développement de ses marketplaces locales, et ce grâce au programme Microsoft for Startups, qui apporte un soutien technique aux start-ups en développement, mais qui permet également de faire connaître les produits et solutions comme Wishibam Plateforme dans son catalogue. 

Aujourd’hui, presque tous les commerces sont de nouveau ouverts. Mais les clients ne sont pas encore tous revenus.

A l’annonce du lancement d’Angersshopping, Wishibam reçoit 400 demandes d’adhésion de commerçants. Ce sont des indépendants, des enseignes, des franchisés. Ils sont digital native ou découvrent le e-commerce. En une semaine à peine, le site enregistre des chiffres record : 70 000 visites uniques, 570 00 pages vues (donc 570 000 visites en boutique car sur le site, une page correspond à une enseigne) et 45 000 euros de chiffre d’affaires.

Actuellement, le site ne propose que la livraison à domicile, mais le click and collect est en cours de développement. Il sera lancé dans les jours à venir. Une bonne nouvelle pour les commerçants qui pourront enfin revoir tous leurs clients ! L’initiative est une réussite, ainsi les villes de Nice et Antibes ont lancé leurs marketplaces locales courant mai. Amis commerçants, il est encore temps de vous inscrire ! N’attendez plus. 

Photo principale : D.R